L’anosmie est l’un des symptômes les plus courants lorsque l’on a attrapé le Covid-19. De quoi s’agit-il ? Peut-on le soigner ? Voici quelques éléments de réponse.
L’anosmie : c’est quoi ?
Il s’agit d’une forte diminution, voire une perte totale, de l’odorat. Concrètement, la personne souffrant d’anosmie éprouve de grandes difficultés à reconnaître un arôme, un parfum ou un aliment en particulier. L’anosmie est généralement bilatérale, mais, peut parfois concerner qu’une seule narine. Elle peut être associée à une agueusie (une perte de goût) et ne doit pas être confondue avec la cacosmie (perception d’une mauvaise odeur en permanence) ou la parosmie (déformation de certaines odeurs).
L’anosmie : Comment cela arrive ?
Ce symptôme peut être la conséquence :
- d’une anomalie dites congénitale, présente dès la naissance et qui serait, d’après les données scientifiques actuelles, un symptôme du syndrome de Kallmann, une maladie génétique du développement embryonnaire.
- d’un trouble acquis avec le temps dû à :
- une obstruction des fosses nasales, qui empêche la perception des odeurs ;
- une altération du nerf olfactif, qui perturbe la transmission des informations olfactives.
- une rhinite ou une sinusite (inflammation des muqueuses tapissant les sinus)
- une polypose naso-sinusienne, c’est-à-dire la formation de polypes (excroissances) au niveau des muqueuses ;
- la prise d’un traitement médicamenteux (traitements anti-cancéreux, morphine…)
- une déviation de la cloison nasale
- le coronavirus ou autre virus
Si vous constatez une perte progressive ou brutale de l’odorat, vous devez consulter votre médecin traitant. Il établira un diagnostic et déterminera les causes de l’anosmie en se référant à plusieurs critères :
- Si la perte d’odorat est partielle ou totale
- si elle est soudaine ou progressive
- si elle est limitée à certaines odeurs en particulier ou non…
- Il procède également à un interrogatoire sur les antécédents médicaux et familiaux du patient (ses éventuels traitements, son éventuelle consommation de tabac, son mode et son hygiène de vie…)
- Il peut faire un « test d’anosmie » au moyen d’un tampon imbibé d’alcool permettant de déterminer la gravité de la perte d’odorat.
En fonction des constatations, le médecin généraliste peut orienter son patient vers un spécialiste pour affiner le diagnostic (olfactométrie, mesure des réflexes…) et réaliser des examens d’imagerie pour observer l’intérieur du nez : rhinoscopie, radiographie, scanner ou IRM.
Comment soigner l’anosmie ?
En fonction du cas, il existe plusieurs méthodes pour atténuer voire faire disparaitre l’anosmie, on y compte :
- un traitement médicamenteux, notamment en cas d’inflammations des voies respiratoires ;
- une rééducation olfactive consistant à réaliser quotidiennement des exercices deux fois par jour. Elle a été imaginée par le créateur de l’application gratuite baptisée Covidanosmie. Elle se base sur l’utilisation d’huiles essentielles avec 4 à 6 odeurs différentes (clou de girofle, eucalyptus, citron et géranium rosae). Il faut suivre ce programme plusieurs semaines, voire plusieurs mois jusqu’à la récupération de l’odorat.
- une opération chirurgicale, notamment lorsqu’une tumeur est détectée ;
- un suivi par un psychothérapeute, lorsque l’anosmie entraîne des complications d’ordre psychologique.
Si votre odorat commence à disparaître, n’hésitez pas à contacter votre médecin traitant.